Récit de course : Ironman Mont-Tremblant
août 31, 2016Marie-Ève Lamontagne : récit de course de mon Ironman au Mont Tremblant
Les organisateurs nous ont dit qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée, on ne serait plus les mêmes. C’est vrai que des sentiments d’accomplissement et de fierté m’ont rempli, mais c’est aussi là que j’ai pris conscience que faire un Ironman, ce n’est pas la journée en soit, mais les mois pour m’y préparer. Le jour de la compétition, c’est la célébration pour toutes les heures d’entraînement qu’on y a mises.
Voici mon récit de la journée « I » …
Le départ de ma vague pour nager 3.8k est donné à 7h00 am. Le ciel est gris, pas encore de pluie. L’eau est à 22°c, donc très agréable. Je me suis placée un peu trop au centre et à l’avant pour ma force en nage, je m’en aperçois bien assez tôt. Ça brasse ! Je reçois quelques coups non voulus et décide de prendre la ligne à l’extrême droite pour avoir mon espace. Je suis calme et je nage bien, mais plus on avance, plus les vagues s’intensifient et nous nous faisons ramasser. J’ai de la difficulté à voir les bouées, je prends mon visuel sur un sommet de montagne pour m’aligner sur la dernière bouée ou l’on doit tourner. Il m’aura fallu 2 heures pour franchir la distance ! J’avais prévu au moins 20 min de moins. Je me dis que j’aurai à rattraper ce temps en vélo.
Transition #1 10min.
Je pars en vélo, il commence à pleuvoir. Il pleut parfois très fort et le vent se met de la partie. Je me félicite d’avoir un petit manteau coupe-vent et des gants longs qui me gardent un peu plus au chaud. Mes jambes sont bonnes et je dépasse beaucoup de participants (je rattrape un peu le temps de ma nage plus lente). J’ai un rythme constant, j’ai dû passer 200 à 300 athlètes. Seul le 2e retour sur la 117 me ralentit avec un fort vent de face et diminue ma moyenne considérablement. Je décide alors d’économiser mes jambes pour mon marathon et je pousse un peu moins. Je termine avec 26km/h de moyenne sur le 180 km. Je suis heureuse que tout se soit bien passé, car j’apprendrai plus tard par ma sœur qui était bénévole médicale sur le parcours qu’il y a eu plusieurs abandons et quelques accidents dont un plus important impliquant plusieurs cyclistes. Elle a sûrement été mon ange gardien.
Transition #2 10min encore, et de bonnes vaporisations de Novarnica Sport, quel soulagement!
Je commence mon marathon ! Enfin la partie du triathlon que je préfère et je me sens bien. Les jambes sont au rendez-vous et je décide qu’un rythme de 6 minutes au km, c’est idéal. Je croise des amis sur le parcours. On s’encourage et ça me donne des ailes ! À ce moment-là, ma 1ère boucle de 21 km est terminée. Il faut passer très près de l’arrivée et repartir pour la 2ème et dernière boucle. Petite baisse de moral, mais je vois ma sœur qui m’encourage, on se sert fort et je repars motivée pour terminer ce défi. Un coup éloignée du village et de la frénésie, je rentre dans ma bulle et je continue ma course, mais plus lentement. Les jambes sont plus raides et donc une stratégie s’impose. Je me dis qu’à chaque point d’eau, je m’octroie une pause en marchant 100m et je repars. Je réussis à garder cette stratégie course mini-marche et je me retrouve à nouveau près du village. Il fait maintenant noir et le village lui au loin est plein de vie. J’entends Mike Riley annoncer ceux qui passent la ligne d’arrivée. Bientôt, ce sera mon tour ! Je survole le dernier km entourée de la foule qui nous encourage et je passe l’arrivée après plus de 13 heures et 59 minutes !
Mike Riley : Marie Ève Lamontagne. ..You are an IRONMAN ! Wow!!! Les gens que j’aime sont là pour m’accueillir et vivre ce moment exceptionnel avec moi. Merci la vie ! Je suis comblée et je me dis que c’est à ça que je carbure et ce pourquoi j’ai le sport et l’entraînement dans mon quotidien. Pour dépasser mes limites et vivre de grandes choses. Un autre Ironman ? Probablement. Beaucoup d’autres idées en tête aussi. Une chose certaine. Je suis une fille de distance et ce sera là mon bonheur !